Le lion et les gazelles
Mise à jour le jeudi 22 octobre 2009
Il y avait jadis, dans le désert d’Arabie, un point d’eau bien ombragé où les animaux sauvages de la contrée avaient coutume de venir s’abreuver.
Le vieux Nasch ne dédaignait pas de quitter sa tente en laissant à ses filles s’affairer à leurs tâches quotidiennes, et il aimait passer là des heures et des heures.
Il affectionnait tout particulièrement un troupeau de gazelles au pelage fauve et blanc et aux yeux fardés accouraient pour s’y désaltérer.
Les petits gazellons sautillaient gracieusement ici et là et jouaient à cache-cache dans les buissons de tamaris, tandis que les mamans gazelles profitaient de l’ombre des acacias et des jujubiers pour prendre un peu de fraîcheur.
Un jour, alors que cette joyeuse troupe vaquait paisiblement, un lion errant rôda dans les parages. C’était un solitaire à la crinière noire, énorme et chargé d’ans. S’approchant furtivement, il scrutait attentivement la petite troupe.
Mais, à un moment donné, comme les moucherons le tracassaient, il s’agita et frappa la terre de sa queue. Les gazelles au regard inquiet, qui veillaient sur leurs petits, sautèrent alors d’un bond. On raconte que le vieux Nasch a fait le vœu que cette scène charmante fût immortalisée dans le ciel nocturne.
Et ce vœu fut exaucé.
C’est ainsi que, depuis cet épisode, les trois couples d’étoiles qui marquent l’endroit où les gazelles ont bondi sont nommées El Kaphzat, ce qui veut dire en arabe « les Sauts ». Chacun des trois couples d’étoiles ressemble en effet à la trace de la corne du pied fendu des gazelles.
L’été, avant d’aller au lit, on peut les voir dans le ciel sur l’horizon du Nord, juste au-dessous le Grand Chariot…